Interview de « Reug Reug » : » Je vais pouvoir réussir à faire ce que Francis NGannou a fait au Cameroun »

Omar a pu s’entretenir ce 8 avril avec le combattant de MMA, champion de lutte sénégalaise et icône du continent africain, « Reug Reug« . Invaincu, cet athlète de 1m95 et 120 kilos a débuté à l’ARES FC de Fernand Lopez. Il poursuit désormais sa carrière au ONE FC. Pour son second combat avec la franchise asiatique, Oumar Kane (de son vrai nom) s’est débarrassé de Patrick Schmid en mixant le striking et ground and pound pour terminer son adversaire. Interview d’un combattant atypique.
Omar: Salut Oumar, merci de m’accorder cet entretien. Depuis plusieurs années, je co-anime un podcast sur le MMA avec mon compère Samir qui est en France. On parle essentiellement de l’UFC mais je voulais accorder un peu de visibilité en France à mon compatriote sénégalais.
Merci de me recevoir. Je ne connaissais pas du tout ce que vous faites mais je suis très content d’être là et content d’entendre qu’il y a des africains qui font ce genre de choses.
Rentrons dans le vif du sujet. Pour les gens qui ne te connaissent pas, peux-tu me parler de ton parcours dans les sports de combat du début jusqu’à aujourd’hui?
Je pratique la lutte depuis que je suis tout petit. Mes premiers succès sont dans ce sport. Je suis invaincu en lutte sans frappe pendant 5 ans. Ensuite, j’ai eu 5 combats de lutte avec frappe et je n’ai jamais perdu. En 2018, j’étais aux Etats-Unis et un de mes amis là-bas pratiquait le MMA. Le sport m’a plu et je lui en ai parlé. J’ai donc commencé à m’entraîner suite à cela d’autant plus que ma carrière en lutte était derrière moi.
Lorsque ARES (NDLR: organisation de MMA de Fernand Lopez) a voulu organiser un event, ils ont contacté “Bombardier” qui à son tour m’a contacté. Après une série d’entretiens, ils m’ont retenu mais malheureusement le combat de Bombardier est tombé à l’eau et je me suis retrouvé comme une sorte de tête d’affiche locale de la carte.J’avais signé pour 4 combats avec ARES mais le COVID est passé par là et ces combats n’ont pas pu se faire. Des gens de mon entourage ont eu des contacts avec ONE et quelques temps plus tard, j’ai fait mes débuts et me voilà.
C’est le ONE qui t’a amené en Asie et notamment à Singapour. Comment as-tu trouvé l’accueil ici?
Très bon accueil. Une très bonne organisation avec des gens très professionnels.
Tu es un lutteur à la base mais tu as du succès et une certaine hype grâce à ton agressivité et le fait que tu n’hésites pas à utiliser ta puissance pour rentrer dans tes adversaires et essayer de finir le combat le plus rapidement. Qu’est-ce qui fait que tu choisisses de rester debout et de striker?
Je sais que mes adversaires ne peuvent pas lutter contre moi. Je n’ai aucun doute sur le fait que je peux gagner facilement mes combats en utilisant ma lutte mais je m’entraîne dans toutes les disciplines notamment le striking. Donc j’ai envie de montrer que je sais tout faire et que je progresse.
Je vais rebondir sur ce dernier point. Comment se structure ton entraînement? Est-ce que tu voyages beaucoup? Est-ce que tu t’entraînes exclusivement au Sénégal? Qu’en est-il de l’apprentissage des techniques au sol?
Je m’entraine au Sénégal mais je vais aussi très souvent aux USA pour parfaire mon entraînement. Contrairement à ce que les gens pensent, je m’entraîne en Jiu-Jitsu aussi. Pour mon combat d’aujourd’hui (contre Schmid) j’ai effectué ma préparation à Dubaï.
Tu es relativement jeune dans le MMA. Dans ton apprentissage des divers éléments, qu’est-ce que tu trouves le plus difficile à intégrer?
Franchement je ne peux pas dire qu’il y a quelque chose de difficile. Quand je veux apprendre quelque chose, je me dédie à cela et en général les choses viennent relativement vite. J’arrive à intégrer les techniques relativement facilement.
Avec tes récents succès, tu es devenu une sorte de célébrité notamment au Sénégal. Quel impact as-tu remarqué sur l’intérêt des jeunes pour le MMA?
Nous avons un club de MMA et effectivement avec mes récents succès et aussi ceux de “Bombardier”, on voit que de plus en plus de jeunes s’intéressent au MMA. Le seul souci au Sénégal c’est le manque de moyens qui fait que c’est difficile d’avoir de bonnes structures d’entraînement qui peuvent permettre d’attirer plus de monde. Cependant, j’espère qu’en continuant à avoir du succès, je vais pouvoir réussir à faire ce que Francis Ngannou a fait au Cameroun avec la structure qu’il a montée sur place pour que les jeunes puissent s’entraîner dans de bonnes conditions.
J’ai une dernière question avant de te libérer: quel est ton futur proche? Sais-tu qui sera ton prochain adversaire et quelle sera la date de ce combat?
On ne m’a encore rien dit et je laisse cela à mon manager mais je pense que je vais combattre le 29 avril prochain. Je n’ai pas de temps à perdre et je veux être très actif. J’aimerais pouvoir effectuer 5 combats en 6 mois.
Tu sais que ce genre de choses ne se fait pas en MMA? Depuis que je suis le MMA je n’ai jamais entendu un combattant d’une organisation sérieuse effectuer 5 combats en 6 mois.
Parfait!! Je vais être le premier à le faire.
Je vais suivre cela avec grand intérêt. En tout cas merci pour ta disponibilité et on reste en contact pour ta prochaine venue ici. On essayera de se voir si le COVID nous le permet.
Cela me ferait énormément plaisir. Je garde ton numéro et je te contacte quand je reviens. Merci et à bientôt!